Tu pleures, Thury.... - Hiram
Jarod était déprimé : Le Centre, soumis à la pression populaire, l'obligeait à se mettre
dans la peau d'un écrivain afin d'imaginer la suite de " Signé Fumax ". Jarod était déprimé car
il souhaitait donner la priorité à d'autres objectifs. Malgré cela, il sentait qu'au bout de ses
doigts un fourmillement bien connu le taraudait : il fallait qu'il écrive...déjà HKMJ avait servi
de révélateur à de nouvelles idées et de nouvelles rencontres. Mais surtout, le symposium "
Victoria " consacré aux dégâts causés par les météorites sur les tapis de billards français
(et qui d'ailleurs devait dériver sur le sujet passionnant car non encore étudié des conséquences
chimiques de l'application soit de cola gazéifié soit de jus d'oranges du Maroc sur lesdites
météorites), lui permit de rencontrer un groupe homogène de caméléons encadré de formateurs
rompus aux techniques de l'intox cérébral. Cette concentration inhabituelle de cerveaux lui
permit de se mettre dans la peau d'observateur privilégié et cela sans idée préconçue : en
effet, Jarod ne connaissait rien aux météorites ! ! La réunion était organisée à Thury sous
Clermont dans l'Oise par un certain SVJ qui, ne pouvant se déplacer, avait mandaté ses bras
droits aux fins de le représenter. Le château qui accueillait les participants, bijou
d'architecture ancré dans un océan de verdure, avait appartenu à une célèbre famille de
scientifiques dont l'un, comme l'on sait, voua sa vie à dessiner le portrait de la France, ce
dont tout le monde se foutait à cet instant : En effet, l'intérêt de cette réunion portait plus
sur les trous faits sur le visage français par des caillasses venues du ciel que sur l'harmonie
hexagonale de son pourtour. Bref, il fallait tout de même rester concentré sur l'objectif. Au
début, formateurs et caméléons respectifs campèrent sur leurs positions. Les premiers échanges
furent difficiles, mêlés de crainte et de pudeur. Tous se mirent en cercle, comme des druides
gaéliques en pleine incantation et chacun regardait celui qui lui faisait face, un peu comme
une longueur d'ondes 780 le ferait avec une 470 : d'où viens tu, où vas tu et comment ?
Le premier à parler fut Devin. Formateur célèbre, il avait déjà à son actif nombre de succès.
Son approche méthodologique en faisait rêver plus d'un : Analyse posée de la situation,
repérage systématique des redondances et des contradictions, mise en forme originale des
hypothèses, élimination immédiate des impossibilités, recherche documentaire exemplaire... La
faille était difficile à trouver. Devin rappela quelques principes, évoqua la météorite de
bronze chue il y a 7 ans maintenant à plus de 100 kilomètres des côtes françaises et dont
personne n'avait retrouvée la trace... Seul le témoignage d'un certain Max permettait encore
d'espérer un peu... Tout le monde écoutait " Il Professor Devin " ainsi que le surnommait Hiram
(son passage en Italie l'avait beaucoup marqué), présent également sur le périmètre du cercle,
dont ni le rayon ni la circonférence ne furent mesurés. Jarod, un peu en retrait, observait. A
l'évocation de la météorite de bronze Hiram sursauta. Ce sujet le rendait inévitablement nerveux
comme si un magnétisme particulier l'envahissait, non jusqu'à la transe, mais au moins jusqu'au
hérissement de poils. D'ailleurs, quelques acariens tombèrent, sans bruit, à ses pieds. PapyMax,
nouveau venu dans ce microcosme jubilait. Aujourd'hui, seul ce sujet l'intéressait. Devin le
comprit immédiatement et modifia la thématique de son discours. Hiram se calma, les poils
s'affaissèrent (ce qui coûta la vie à quelques autres acariens) et PapyMax se dit que, de toute
façon, son heure viendrait. M'Enfin et Mlle Jeanne, présents pour faire signer quelques contrats,
suivaient cela d'un oeil distrait : mal garé, ils surveillaient en quasi permanence, le passage
d'un éventuel Longtarin de campagne. Les jeunes caméléons se tenaient encore sagement près de
leur maître. Patrice, formateur de la première heure, concepteur d'un site Web magique et
inégalé, tentait de mettre un nom sur chaque visage. Passionné dans l'âme, rien ne le rendait
plus heureux que ce type de rencontres où se mêlent les origines, les âges et les cultures.
Il manquait encore quelques invités retardés sur la route par les carences de pilotage de deux
chauffeurs barbus, selon les informations livrées par le caméléon Robin. Mais tout rentra assez
vite dans l'ordre. L'arrivée au château, si elle ne détendit pas encore l'atmosphère, permit au
moins aux jeunes caméléons de s'exonérer de l'influence de leurs maîtres et de se retrouver
entre eux. Mais les échanges étaient encore difficiles car il leur fallait mettre en oeuvre un
langage commun, exercice auquel ils n'étaient pas habitués. Chacun cherchait ses marques, ses
mots, ses images... L'homme a toujours tendance, de prime abord, à construire des murs.
Lorsqu'il lui faut bâtir des ponts, cela lui est moins naturel. Mais le résultat est toujours
grandiose et enrichissant. Jarod, toujours circonspect, avait sorti son petit carnet et
décrivait les premiers soubresauts du passage d'une communauté virtuelle au contact réel. Sûr,
il en ferait un livre, se dit-il intérieurement... Pour l'heure, il observait, décortiquait
chaque situation, chaque rapprochement. Il étudiait le regard de l'un, la mimique de l'autre,
les positions des mains, les gestes répétés inconsciemment, la façon de se tenir assis, jambes
croisées ou allongées... Il étudiait aussi le sourire de Carole...(faut pas déconner, non plus ! !)
La première réunion se tînt vers 17h00. Le thème central en était Pythagore qui avait travaillé
sur les côtés des météorites triangulaires. Il ne faut pas le confondre avec Thalès, qui
parallèlement et toutes proportions gardées, avait étudié les météorites qui ne tombaient jamais
et qui, à force d'avoir le nez en l'air, finît par se casser la gueule dans un puits. Entre
parenthèse, Jarod aimait beaucoup cette histoire... Donc Pythagore ! Chacun se tenait à carreau
et le silence se fît. Ce moment fut un des sommets de ce séminaire : chaque caméléon,
quoiqu'enraciné dans la salle de travail, cherchait à s'en extraire. La tension était à son comble
et plusieurs fois le fil de l'hypoténuse fut aux limites de la rupture. Olivier (représentant du
fameux SVJ) jouait son rôle de régulateur à merveille : il avait anticipé chaque situation, même les plus
improbables, et on sentait, derrière une anxiété bien légitime, une sorte de calme et de sérénité qui
rassurait tout le monde. Les caméléons sortirent un à un, après avoir fait la peau à Pythagore. Seul le
plus jeune d'entre eux, plongé dans une immense perplexité en découvrant qu'il existait des sports
se déroulant ailleurs que sur un rectangle vert, avait perdu le sourire. Il avait bien interpelé son
maître et formateur Hiram la semaine précédente sur ce sujet. " Mais non, lui avait répondu ce dernier,
toujours aussi sûr de lui quand il faut dire une connerie, jamais on ne parlera de Pythagore ! " Ben voyons….La
suite de la soirée fut un grand moment de convivialité et de bonheur. Chacun se mît joyeusement à table à l'idée
de pouvoir discuter sans contrainte de sujets divers et variés, un verre de bon
vin en main. Tout était parfait et rien ne semblait pouvoir troubler une aussi charmante soirée.
Pol Wens, le grand reporter bien connu, passait de table en table, histoire de faire connaissance
avec chacun et surtout de finir leur assiette. Toujours une anecdote à raconter, une aventure à
décrire, un bon mot à sortir, Polo l'ineffable tenait son attentif auditoire en haleine. Nous ne
dirons rien sur l'après-dîner : Tout le monde était sobre, mis à part les éléments incontrôlables
d'un autre groupe qui pris de frénésie gutturale se mirent à hurler des chants barbares aux
sons écorchés d'un piano soit désaccordé soit fort malmené. Quelques vitres se fendirent, puis
se brisérent sans retenue mais cela n'altéra pas l'enthousiasme des malheureux et malheureuses
qui remirent cela de plus belle. Adeptes du catasfiorisme le plus caricatural qui soit, rien ne
leur faisait honte et ils réapparurent au petit déjeuner le lendemain matin, comme si de rien
n'était. Cela ne troubla guère nos parties de billards où Jarod se montra excellent technicien
et Devin non moins excellent tacticien. Dans l'équipe adverse, outre la maladresse chronique
d'Hiram et les mauvais choix stratégiques de Phil Doc, on remarqua surtout la chorégraphie
imaginative de Pol Wens autour du tapis : illico, il fut décidé de lui offrir une paire de
bretelles lors de son prochain anniversaire, ses affalements sur la table verte ayant des
conséquences fâcheuses sur l'image qu'il donne vu de dos. Concernant le jeu lui-même il ne nous
est pas possible de passer sous silence le consternant comportement de l'équipe victorieuse
(Devin/Jarod) qui, non contents d'être les meilleurs, inventaient les règles au fur et à mesure
des aléas de la partie. Pendant ce temps, PapyMax rêvait de la météorite en bronze qui, selon
certains aurait la forme d'un oiseau nocturne (la météorite, pas PapyMax...). Empêtré dans des
documents falsifiés remis par un escroc mal-intentionné, il croyait pouvoir en tirer une
quelconque vérité. Mais la Vérité, en vérité... songeait Jarod, espionnant tout cela, avec, en
coin, son célèbre petit sourire qui en fait craquer plus d'une... Présent sur ce coup-là, le
formateur d'Emi (son père, je suppose) qui une heure auparavant jurait ne pas s'intéresser à ce
sujet brûlant, expliquait à qui voulait l'entendre (euh…et qui voulait l'entendre, d'ailleurs ? ? ?) que
lui seul possédait l'explication de la 580 et que, hors cela, point de salut. Pour information, il est
rappelé que le document 580 découpe la fameuse météorite en dix éléments distincts dont le lien aurait une
incidence sur son centre de gravité. Tout à côté, M'Enfin avait disposé sur le sol ses projets de contrats,
notamment ceux en vue d'un partenariat avec les collectivités locales d'Angers. Une première tentative de
signature avait eu lieu dans les salons du musée Jean Lurçat, mais au moment d'apposer le paraphe, le maire
prit sur la tronche une météorite recouverte de tapisserie déclenchant une véritable apocalypse qui se répandit
jusqu'à l'aérodrome de Marcé en passant par la gare Saint-Laud…mais nous nous écartons du sujet. Patrice nous
avait momentanément quitté, un plan vaseux l'ayant attiré à Soissons. Chaque minute voyait quelqu'un disparaître
dans les couloirs rejoignant sa chambre.
Tranquillement regroupés dans la chambre 57 (qui ne se lit pas à l'envers, qui ne donne rien
de transcendant sur une calculette, qui n'a pas grande signification en numérologie, qui n'a
rien à voir avec la formule magique du document 650, qui , éléments additionnés entre eux
donnent bien 12 mais cela n' ayant rien à voir avec ce qui précède...) les jeunes caméléons
attendaient que la voie se libère. Avaient-ils à ce moment-là l'intention de s'enfuir, nul ne
le saura jamais. Ce que l'on sait, c'est qu'ils descendirent à pas feutrés vers les salons,
qu'ils s'emparèrent des queues de billard, qu'ils vidèrent les quelques verres de Cognac non
asséchés, et qu'ils firent discrètement la fête jusqu'à 4 heures du matin. Mais qui oserait leur
en tenir rigueur : Peu habitués à l'air pur régnant dans les campagnes éloignées du Centre,
l'enivrement était prévisible... Le lendemain fut un autre jour : petits yeux et grands
sourires étaient de rigueur... Un grand soleil éclairait le château et nous allions enfin tout
savoir sur cette météorite en forme de L et sur sa capacité à résister aux fortes chaleurs
subies, de par le rayonnement intellectuel des caméléons. Cette question intriguait d'ailleurs
fortement Patrice qui se demandait si, en fait, tout cela n'était pas que racontars et
superstitions. Ce sujet, déjà traité par Kirkegaard dans son célèbre ouvrage apocryphe
aujourd'hui disparu : "Critique et raisonnement sur la météorite dans son espace vectoriel",
doit d'ailleurs être repris par l'ami SVJ qui a en a confié la rédaction à Olivier. Pol Wens
fera certainement un reportage en trois parties de 9 minutes entrecoupées de séquences courtes
mais nécessaires tournées avec Brigitte Lahaie, quelques ponts musicaux avec la musique
générique de Thesaurus, et en final, la réponse de la semaine, jeu débile où à partir d'un mot
de moins de 10 lettres, les candidats doivent reconstituer une énigme de plus de 50 mots ayant
tous une signification utile pour la réponse. Bref, comme vous pouvez le constater, à cette
heure de la journée (7h30) on n'était pas frais ! ! !Dehors quelques col-verts commentaient déjà
nos tenues vestimentaires tout en appréhendant le départ des caméléons sur le terrain. Avant de
s'enfoncer dans la terre, la mystérieuse météorite avait eu une réaction de survie qui la
rendait presque humaine : elle avait eu la présence d'esprit de flécher son parcours au sol,
évitant ainsi un pénible travail aux conseillers techniques de SVJ. A son réveil vers 5h du
matin, Olivier n'en crut pas ses yeux : tout était prêt ! Bien entendu chacun se perdit en
conjectures à cette incroyable découverte. La météorite était non seulement vivante, mais, en
plus, elle était dotée d'une intelligence remarquable... il suffisait de suivre les flèches !
A ce petit jeu, Seer se montra le meilleur : accompagné tout le long du parcours par Obi-wan
et Thomas dit le Pythagoricien, il les déposa tranquillement dans la dernière ligne droite. Le
meilleur avait su percer de façon complète le mystère de la Victoria et ce n'était que justice.
Jarod, malgré l'échec de son jeune caméléon Antoine n'était pas triste : il avait perçu toute la
richesse de ces deux jours. Son caméléon, comme les autres, garderait au fond de lui-même les
germes positifs de cette extraordinaire aventure et saurait les faire fructifier le moment venu.
Jarod avait compris tout cela et il n'en était que plus heureux. Une communauté virtuelle, après
un moment d'étonnement, reconnaît parfaitement ses cellules lors d'un regroupement, et l'osmose
se fait sans rejet. Il avait noté également que la séparation peut-être douloureuse mais laisse
au fond de chacun, si ce n'est pas encore de la nostalgie, des souvenirs inaltérables. Il ne
savait pas s'il pouvait tiré de cette expérience unique une théorie générale. Mais, en voyant
tous ces visages heureux, il se dit qu'il avait bien raison d'avoir confiance en l'homme.
Par ailleurs, notre ami REIN BEAU, papa des REIN BEAU JUNIORS, m'avait fait parvenir ce
poème que lui avait inspiré la Victoria :
SUR LA PISTE DE LA VICTORIA
Je dédie ce poème à tous ceux du FORUM
Qui par leur attitude font espérer en l'homme !
Quant à MAX VALENTIN je lui tire mon chapeau
Le remercie encore et lui dit "à bientôt".
Du pied de notre Dame sur l'île de la Cité
Vers l'endroit où tu peux les étoiles observer
Pour trouver la mesure avance à pas comptés
Deux kilomètres à pied ça use les souliers...
Pour la troisième énigme, il te faut réfléchir
Et faire preuve de bon sens une fois la phrase notée
Caen tu auras la ville sur elle il faudra lire.
Pour mettre enfin à jour celui qu'il faut trouver.
Puis cherche le domaine où il a excellé
A l'instar de celui qu'il te faut rechercher
Sur un calendrier cherche les "Bonnes années"
Commençant une semaine dans le siècle passé.
Alors applique le code et tu verras à l'aise
Le nom du personnage que certains appellent Blaise.
La ville où il naquit est ton prochain départ
Mais ta desination est une toute autre histoire.
C'est tout un cinéma qui devrait te mener
Dans une ville où jadis les LUMIERES ont brillé.
De cette nouvelle étape il est temps de partir
A l'aide d'un poème qu'il te faut découvrir.
Que j'aime à faire apprendre, applique le sans tarder
A la série de nombres que tu dois décoder.
Alors tu pourras voir apparaître un message
Qui te révèlera un nouveau personnage !
Du lieu de sa naissance, applique le dessin
Dont la huitième énigme te montre le chemin
Seul un homme de poids ici pourrait t'aider
Ou alors une personne qui elle y serait née !
Dans l'énigme suivante si tu veux réussir
Pèse bien chaque idée avant de t'enhardir
Lève les yeux au ciel, les étoiles peuvent t'aider
Sur la trace du suivant elles pourraient te mener.
Cette énigme pourrait bien te mener en bateau
Si tu n'y prenais garde et fonçais tout de go
Pourquoi ne pas chercher à un autre moment
Quand a pu se produire ce terrible accident ?
Scinder la phrase donnée, mais avec la manière
Dans la onzième énigme, est ce que tu dois faire
Rempli la grille jointe en découpant les mots
Traçant une sorte d'enveloppe sans lever le stylo.
Dans les espaces libres tu n'as plus qu'à glisser
Réponses et éléments que la dix t'a donnés.
Il ne te reste plus alors qu'à décrypter
Te servant du codage donné dans l'énoncé.
Retrouve le personnage dont là il est question
Sachant qu'on l'admira pour toutes ses réflexions.
Dans ces deux derniers vers une erreur s'est glissée
Car parfois on notaire ce qu'il faut marqueter... !
(Deux vers ça va... trois vers bonjour les dégâts !)
Pour vaincre la douzième il faut utiliser
L'actuel nom du village où ce dernier est né
La méthode employée pour pouvoir décrypter
Reflète plutôt l'astuce que la difficulté.
En Charente Maritime tu devrais débarquer
Dans la treizième énigme si tu sais bien compter.
Inspire-toi du dessin, île devrait te guider,
Te montrer le chemin, en un mot t'éclaiREr.
Sur l'énigme suivante j'ai peu de chose à dire
Car non solutionnée, elle doit encore mûrir.
Je charge les finalistes de nous faire un quatrain
Qui nous expliquera tout en alexandrins !
Chercher le personnage que la quinze te décrit
Après son décodage, est ton dernier défi.
Si lui avait le temps pour dessiner la France
Sache que toi il te faut travailler dans l'urgence.
Inspire-toi de la douze pour ton dernier effort
N'attend pas trop longtemps car là tu aurais tort...
Il est déjà trop tard, les"quinze" sont au drapeau.
Je leur souhaite bon vent et je signe
REIN BEAU.
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